Résumé
En 1948, Cheikh Anta Diop publie le texte intitulé : Quand pourrait-on parler de la renaissance africaine ? texte dans lequel il s’interroge sur les critères de la réalisation de celle-ci dans les domaines des arts et des lettres. Dans sa quête historique des renaissances des peuples, il conçoit la renaissance africaine comme la manifestation du génie créatif endogène d’expression africaine. Depuis, la notion s’est élargie. Elle se focalise aujourd’hui sur le retour au passé, à la civilisation africaine d’avant la rencontre avec l’Occident dont la religion constitue la matrice. Dans ce domaine religieux, ce travail montre l’actualité et la dimension prospective d’un autre texte : Le Testament de Mbanza-Nsanda (10 septembre 1921). Dans ce message aux fidèles avant son arrestation, Simon Kimbangu (1887-1951) définit les étapes et les moyens de réalisation de la renaissance africaine à travers trois pouvoirs : le pouvoir spirituel (kinzambi), le pouvoir politique (kimayala) et le pouvoir scientifique (kimazayu). À partir de cet héritage, le kimbanguisme institue le kikongo comme langue véhiculaire, le Mandombe comme écriture et le kimbangula comme fondement de l’art. Pour traduire cette nouvelle vision de l’avenir dans une approche historique et symbolique, nous organisons ce travail autour de trois points : l’aperçu historique de la notion de renaissance africaine, l’origine et la structure du Testament de Mbanza-Nsanda, les fondements de la renaissance africaine dans le kimbanguisme.